Nora Krug, l'auteure, est allemande. Elle est née et a grandi dans la ville de Karlsruhe. C'est à l'école qu'elle apprend ce que signifie la Shoah, et porte depuis son adolescence la culpabilité de sa nationalité. Partie à New York pour ses études, elle rencontre et épouse un Juif américain de Brooklyn mais la honte perdure. « Comment savoir qui on est si on ignore d'où l'on vient ? ». Après douze ans d'exil, de plus en plus nostalgique de son « Heimat », l'endroit où l'on a commencé à se construire, elle décide d'affronter ce passé si lourd à porter et d'enquêter sur son histoire familiale. Comment se sont comportés ses grands-parents maternels et paternels sous le régime nazi ? Comment une population impliquée dans une telle horreur affronte-t-elle un tel passé et se reconstruit-elle ? À la fois carnet de croquis, journal intime où se glissent photographies et objets de famille, documents administratifs, planches de bande dessinée, écrite avec beaucoup de sincérité, cette volumineuse autobiographie est à la fois passionnante, émouvante et riche en informations sur l'Allemagne nazie. Elle souligne aussi l'importance de l'histoire familiale, des témoignages que l'on peut recueillir auprès de nos proches avant qu'il soit trop tard. Le contenu est dense mais très clairement explicité et les arbres généalogiques de l'auteure côtés paternel et maternel viennent à notre aide quand on perd un peu le fil du récit.