RÉSUMÉ



Assistante d'un professeur d'histoire à Rome, Gemma, vingt-neuf ans, part pour un voyage d'études à Sarajevo, lors des Jeux olympiques d'hiver de 1984. Au cours de son séjour, elle rencontre Gojko, un poète qui lui présente Diego, jeune et séduisant photographe de Gênes, lui aussi de passage en Bosnie. Il naît tout de suite quelque chose de très fort entre Gemma et Diego. Mais Gemma doit rentrer en Italie pour épouser Fabio, son fiancé. Leur mariage se délite très vite. Gemma a toujours Diego en tête et quitte son mari pour le rejoindre à Gênes. Bientôt, les deux amants décident d'avoir un bébé, mais Gemma doit se rendre à l'évidence : elle est stérile. Dans un premier temps, Diego et elle pensent adopter mais les difficultés administratives les en dissuadent. C'est pourquoi ils décident d'entreprendre un voyage en Ukraine pour engager là-bas une mère porteuse.

Le voyage se passe très mal et ils ne trouvent pas la femme qu'ils recherchent. Entre-temps, la guerre s'est déclenchée en Bosnie, et ils se rendent sur place pour soutenir leur ami Gojko. Diego réalise des reportages photo, au plus près des populations civiles. Gojko leur présente Aska, une amie musicienne qui accepte de porter l'enfant de Diego, puis de le laisser à Gemma. Mais Diego s'éprend d'Aska et, à peine revenu en Italie, il quitte Gemma pour retourner en Bosnie. Lorsqu'à son tour Gemma se rend dans Sarajevo assiégée pour aller chercher l'enfant, elle découvre que Diego n'était pas parti dans un but humanitaire mais pour vivre aux côtés d'Aska. Aidé de Giuliano, un capitaine de police rencontré au cours de sa fuite désespérée, Gemma rentre en Italie avec l'enfant. Diego reste quant à lui aux côtés d'Aska ; il se suicide avant la fin de la guerre. Gemma se marie avec Giuliano. Ils élèvent ensemble Pietro, son fils.

Des années ont passé lorsque Gemma reçoit l'appel de Gojko qui l'invite à venir en Bosnie pour assister à une expositiondes photos de Diego. Elle s'y rend avec Pietro pour lui expliquer l'histoire de son vrai père. C'est au cours de ce voyage qu'elle reverra Aska, qui est alors devenue l'épouse de Gojko. Aska raconte son histoire avec Diego, permettant à Gemma de faire enfin la paix avec son passé et avec elle-même. Pietro prend conscience que Diego avait d'une certaine manière quitté sa mère et se voit confirmé dans sa vocation de musicien, qu'il tire en quelque sorte de sa mère biologique. Cependant, Aska révèle également qu'elle a été violée par des militaires au début du conflit. Le fils qu'elle a donné à Gemma est peut-être le fruit d'un viol...

Née à Dublin, fille d'un peintre irlandais et d'un écrivain italien, Margaret Mazzantini a quarante-cinq ans. Actrice et romancière, scénariste, elle consacre aujourd'hui sa vie à l'écriture et à sa famille. Après Antenora et Écoute-moi (Robert Laffont, collection " Pavillons ", 2004, 52 000 exemplaires vendus), Venir au monde est son troisième roman.

Après Écoute-moi, le grand retour de Margaret Mazzantini : une histoire d'amour poignante et la quête éperdue d'une femme pour devenir mère dans une ville dévastée par la guerre...

2008. À l'occasion d'une exposition de photos, Gemma emmène à Sarajevo son fils de seize ans, Pietro, à la découverte de la ville où il est né et sur les lieux où est mort son père, photographe, qu'il n'a jamais connu. Ce voyage à la recherche des origines est aussi l'occasion, pour elle, de régler ses comptes avec le passé. Voici plantés les éléments avec lesquels Margaret Mazzantini construit son roman comme un thriller, avec ses indices, ses rebondissements et un coup de théâtre final, une vérité insoupçonnée que le lecteur découvrira au terme de son périple.

Ce livre est d'abord l'histoire d'amour entre Diego et Gemma, un homme et une femme que tout semble séparer, qui se sont rencontrés à Sarajevo au cours des Jeux olympiques d'hiver de 1984. Venir au monde est aussi un livre sur la maternité, sur le désir d'enfant d'une femme qui décide, face à l'impuissance de la science, de poursuivre son combat sans se soucier de la morale ou des règles de la société. Après avoir vécu un véritable calvaire dans les cabinets médicaux ou les centres d'adoption, elle opte pour la seule solution qui s'offre à elle : avoir un fils de son mari et d'une autre femme. Mais les événements lui échappent, et elle se trouvera confrontée à un dilemme troublant : choisir entre son mari et son enfant. Au-delà de la seule maternité, Margaret Mazzantini nous offre ainsi une réflexion sur la filiation, les liens de sang et les liens spirituels qui unissent les êtres.

Dans cette grande fresque de ténèbres et de lumière, le destin de chaque personnage se mêle à celui de Sarajevo assiégée, où le flot de l'Histoire les emporte. La guerre projette d'un coup les personnages dans une tragédie qui les guette, tel un tireur d'élite. Le cheminement intime d'un homme et d'une femme vers un enfant, leur voyage d'initiation vers la paternité et la maternité se mue en traversée épique, en fable féroce contre l'injustice.