Le loup est de retour sur les Hauts plateaux du Vercors. Cette réapparition suscite des réactions fort différentes selon le rapport que l'on entretient avec le milieu naturel : fascination pour les écologistes, peur, menace et angoisse pour les bergers qui voient leur cheptel décimé par le prédateur, manifestation de la biodiversité pour les employés du Parc national et les fonctionnaires du Ministère de l'Environnement. Le réalisateur permet aux différents points de vue de s'exprimer tout en intervenant dans son commentaire en voix off pour élargir le sujet. Ainsi le film n'est-il nullement une ode nostalgique ni un hymne à la faune dont l'intérêt serait uniquement local mais une interrogation beaucoup plus universelle sur l'Homme et la Nature dans le contexte contemporain. La question du paysage et de sa réalité physique est posée avec acuité : la montagne est envisagée à la fois comme lieu de domestication et de travail pour l'homme, «la montagne des mouton», et «mise en scène du sauvage dont le loup devient l'acteur involontaire». Sanctuarisée ou vécue comme la continuité d'un monde façonné par l'homme, que demandons-nous à la montagne ? Quel futur imaginons-nous pour elle?