Bon autant vous l'avouer tout de suite, cette bande dessinée va vous dérouter dès les premières pages mais dans tous les cas, elle ne vous laissera pas indifférent. Car oui, pour moi ce fut un véritable choc esthétique mais aussi émotionnel. En effet, l'auteur, artiste, nous propose un ouvrage, l'un de ceux qui reste en mémoire, qui nous marque par son originalité et son impact.

Commençons par le commencement : l'histoire. Elle n'est pas facile à résumer ... 
René n'est à sa place nulle part. Ni dans l'appartement qu'il partage seul avec sa mère, une femme étrange et très froide ; ni avec les autres enfants de son école ; ni dans cette ville de Toronto bien trop grande pour lui. Hypersensible, sauvage, il est sujet aux évanouissements durant lesquels il voyage dans des mondes fantasmagoriques. Au cours de l'un d'eux, il part à la recherche de son lapin qui s'est enfui. René bascule alors dans un monde peuplé de créatures aussi terrifiantes que bienveillantes. 

C'est donc à travers un conte dans lequel différents mythes se croisent et s'entrecroisent, que vous allez voyager. C'est aussi une quête initiatique et identitaire à travers les yeux d'un enfant qui rejoint la grande "Histoire" sur les amérindiens mais chuuuuut, je ne vous en dis pas plus ...
Les illustrations sont époustouflantes et oniriques comme de grands tableaux où l'on aime à se perdre.

En un mot, laissez-vous porter par cette histoire colorée et hallucinée. C'est agréable parfois de se laisser dérouter ...